Pour certains projets vidéos, il est possible d’intervenir à une seule personne. On lui demande alors d’endosser la fonction de plusieurs personnes en même temps : le réalisateur ou journaliste, le cadreur ou chef opérateur, le preneur de son, voire l’assistant souvent utile lorsqu’il y a beaucoup de manipulations logistiques. Et parfois même le montage. Cela présente un grand avantage. Mais on se trouve vite confronté à des limites !

 

LES AVANTAGES DU VIDÉASTE POLYVALENT :

– Un seul interlocuteur
– Un coût réduit.

Inutile de développer, ce sont des arguments forts !

 

LES LIMITES DE L’HOMME (OU LA FEMME) ORCHESTRE :

Peut-on tout gérer en même temps ?

Être réalisateur polyvalent exige de gérer la partie éditoriale (réalisation du film, coordination avec le client et les intervenants, réalisation des interviews – gestion du contenu, mettre la personne à l’aise, maquillage, etc), mais aussi gérer le cadrage, la lumière, le son, voire la préparation et l’équilibrage d’un stabilisateur vidéo en cas d’images en mouvement. Très souvent, enchaîner les séquences nécessite une gestion matérielle et logistique digne de Shiva. Il faut également gérer les aléas techniques sans perdre de temps (changer une batterie, une pile, une carte mémoire, prendre un accessoire qui manque…). Car en plus il faut souvent faire vite !
Alors oui c’est possible, notamment s’il y a une unité de lieu, que nous avons suffisamment de temps et que les interviews à gérer restent statiques et posées. Mais dans de nombreuses circonstances, le réalisateur-JRI pourra vite se trouver face à ses limites. Par exemple en cas de complexité d’interview, ou de nécessité d’être très rapide dans la préparation ou l’enchaînement des étapes, ou s’il y a plusieurs personnes à sonoriser. Il faut savoir que plus une image est élaborée, plus il y a de monde (et/ou de temps) derrière.

la concentration.

Où doit aller la concentration ? Partout !? C’est impossible. Une tâche n’est jamais aussi bien réalisée que lorsque l’on s’y consacre pleinement. Aussi, à être partout en même temps, on augmente le risque d’erreurs techniques. Et c’est quelque fois tout simplement impossible de tout gérer.

La prise de son.

S’il est possible que le réalisateur cadreur gère la prise de son lors d’interviews (micro-cravate), il y a certains cas où la présence d’un preneur de son s’avère nécessaire :
– Lors de films d’interviews haut-de-gamme où plusieurs personnes sont susceptibles d’intervenir, et pour lesquelles le réalisateur doit resté concentré sur la relation avec les personnes interviewées ainsi que le contenu, et a fortiori si la diffusion est prévue dans une grande salle (où le son se devra d’être irréprochable).
– Pour certains types de reportage, il est nécessaire de filmer une scène et d’en capter le son, capter des dialogues, parfois en mouvement ou dans des contextes relativement bruyants. Le micro canon de la caméra se révèlera alors insuffisant, servant essentiellement à de la prise de son d’ambiance. Ce type de reportage exige la présence d’un preneur de son.
– En tournage de séquences fictionnées avec dialogues.

Une réalisation vidéo haut-de-gamme.

Dès que l’on monte en gamme, on attend de chaque étape un niveau très spécialisé, où chacun est particulièrement expert dans son domaine. Sans retirer au réalisateur technicien polyvalent son aptitude et son talent pour ET cadrer ET monter par exemple, voire même pour produire une vidéo très correcte en qualité, il va de soi qu’un film conçu avec des techniciens spécialisés pour chaque poste sera plus haut de gamme qu’un film conçu par une personne seule. Plus on est exigeant, et plus matériellement il est impossible d’être seul. Chacun enrichit le projet de son expertise.
Prenons l’exemple d’une vidéo corporate ou promotionnelle pour laquelle la qualité d’image est primordiale : il peut être nécessaire d’utiliser un matériel haut-de-gamme (caméra, machinerie) ainsi qu’un éclairage additionnel. Un chef opérateur ou un assistant sera alors indispensable.
Par ailleurs, une interview sera plus qualitative si elle est filmée à deux caméras, et que les éclairages sont particulièrement soignés pour mettre en valeur la personne. Un deuxième cadreur sera alors bienvenu, d’autant plus si l’on utilise un travelling qui permet de dynamiser le rendu.

La nature du film.

La nature même du film entraîne certains besoins en terme d’équipe. Réaliser un reportage simple peut se faire seul. Produire un reportage plus complexe peut aussi se faire seul mais nécessite une véritable habilité et expérience, et avec les limites évoquées plus haut. Vouloir un film corporate plus élaboré, quelle que soit sa forme, oblige à renoncer à cette option.

Pour résumer, plus la demande est importante en terme de qualité de rendu, et plus le projet est lourd et exigeant, plus il sera nécessaire de constituer une équipe, où chacun occupe une fonction spécialisée.

Lorsque l’image de marque est en jeu, il est intéressant d’avoir tout ceci en tête.